Le suicide est l'acte de s'enlever la vie volontairement. Phénomène complexe et multifactoriel, il ne peut se réduire à une cause unique. Il est en effet le résultat d'un cumul de différents facteurs de vulnérabilité et de moments critiques.
Un acte suicidaire est généralement précédé d'idées suicidaires. Ces dernières sont des signaux d'alarme qu'il est nécessaire de considérer sérieusement.
La personne suicidaire vit de l'ambivalence, c'est-à-dire qu'une partie d'elle souhaite mettre fin à ses souffrances par le suicide et une autre partie veut continuer à vivre. Souvent, elle entretient la perception qu'elle n'a pas ce qu'il faut pour s'en sortir, que les autres ne peuvent pas l'aider et que son état ne changera jamais. Autrement dit, elle ressent du désespoir et de l'isolement, elle a l'impression d'être dans une impasse et que son état est permanent, et elle vit une souffrance intolérable.
C'est entre autres sur cette perception d'impuissance face à la souffrance que nous pouvons agir, que nous pouvons l'aider.
Le fait que la grande majorité des personnes ayant survécu à une tentative de suicide mentionnent être heureuses d'être toujours en vie doit nous encourager à intervenir de façon rapide et bienveillante.
Chaque année au Québec, on compte environ 1 100 suicides. Pour chacun de ces décès, on estime que 7 à 10 personnes sont endeuillées et de nombreuses autres personnes sont ébranlées. Ajoutons à cela l'impact important des tentatives de suicide et de la détresse.
Bien que le suicide soit un geste individuel, il s'inscrit dans un contexte d'interactions entre la personne, sa communauté immédiate et la société en général. Nous sommes donc tous concernés par le problème et nous devons agir en prévention à plusieurs niveaux.
Problème important de santé publique, le suicide est pourtant considéré comme une cause de décès évitable par l'Organisation mondiale de la Santé. N'étant pas une fatalité, de nombreuses sociétés comme le Québec sont proactives en matière de prévention du suicide et innovent pour réduire les décès et la détresse.
Retenons que peu importe les difficultés, il est possible d'agir à tout moment avec une personne présentant des idées suicidaires.
Les idées et les comportements suicidaires peuvent toucher des gens de conditions économiques, de sexes, d'ethnies et d'âges divers. Certains groupes sont toutefois davantage vulnérables:
Certains événements peuvent augmenter le risque que se produise un passage à l'acte suicidaire chez une personne vulnérable au suicide:
La plupart des personnes qui se suicident ont envoyé des messages de détresse et de souffrance à leur entourage, et ont manifesté leur intention d’en finir. Il est donc crucial de reconnaître les indices et les comportements suicidaires et, en cas de doute, le mot d’ordre est d’agir et de valider sa perception.
Bien qu’on propose des catégories de signes, les changements de comportements et votre inquiétude sont des indicateurs qu’il faut aller vérifier ce qui se passe.
La personne parle de son intention de se tuer clairement ou avec ambiguïté, de mort, d’écœurement et d’essoufflement :
« Je veux me suicider »
« Je vais me tuer »
« Je veux mourir »
« Je ne m’en sortirai jamais »
« Vous seriez bien mieux sans moi »
« Bientôt, vous aurez la paix »
« J’ai fait mon testament »
Attention aux signes trompeurs : une soudaine amélioration de l’humeur peut non pas vouloir dire que la personne va mieux, mais plutôt qu’elle a planifié son geste et qu’elle se sent « apaisée » d’avoir pris la décision de passer à l’acte. Selon sa perception, elle va bientôt arrêter de souffrir ou de faire souffrir les autres…
Il y a dépression si, depuis plus de deux semaines, il y a présence d’au moins cinq des symptômes suivants et qu’ils représentent un changement important par rapport au fonctionnement habituel :